Salon Air France

Après quatre années de conception et de chantier, le studio Jouin Manku et Air France dévoilent le nouveau salon de la compagnie au terminal 2F de Paris-Charles de Gaulle. Situé au cœur des deux jetées du terminal, ce nouvel espace de 3 000 m², réalisé en collaboration avec le Groupe ADP, s’inscrit dans le vaste programme de renouveau de l’aéroport.

« Il y a quelque chose de merveilleux et d’exceptionnel dans l’acte de voler, de s’élever dans les airs au milieu des nuages. Un fantasme devenu réalité à la fin du XVIIIe siècle, grâce à l’ingéniosité d’inventeurs tels que les frères Montgolfier ou les frères Wright.
À une époque où la technologie n’est plus un obstacle, où les avions repartent et où le monde semble tourner à cent à l’heure, nous avons peut-être plus que jamais besoin d’îlots de lenteur dans un océan de vitesse*.
Avec le salon Air France, nous avons voulu suspendre le temps pour offrir au voyageur, sur le point de décoller, une parenthèse idéale.
L’intention était de travailler autour de la lévitation, de la légèreté et de cette sensation d’évasion, pour une compagnie à l’aura glamour, symbole d’une certaine élégance française. »
Patrick Jouin et Sanjit Manku

*Enzio Manzini, Artefacts, Towards a New Ecology of the Artificial Environment, Les Essais, Centre Georges Pompidou, 1991.

Au sol, entre les différents espaces, serpente un chemin en terrazzo qui mène jusqu’à l’escalier. Aérien, il semble flotter avec grâce et équilibre. Une simplicité qui ne laisse présager la prouesse technique qu’il a fallu déployer pour concevoir ce porte-à-faux, dont le seul point d’attache visible est la mezzanine.

Les marches, soulignées par une lumière discrète, sont plus larges qu’un escalier standard. Empruntées au pas d’âne, elles proposent une montée en douceur. Le garde-corps en verre s’efface totalement, laisse entrer la vue, les courbes de l’espace. A mi-parcours, un belvédère permet de marquer une pause, d’admirer le tarmac, le ciel, les nuages, un moment de contemplation avant d’atteindre le sommet.

Au seuil, une passerelle, imaginée comme une transition douce qui débouche sur le lobby.
Le regard est immédiatement happé par une sculpture cinétique suspendue, reprenant la courbe d’une aile d’avion.
A mesure que le point de vue change, l’aile dévoile subtilement l’atmosphère du salon. Le rythme se ralentit, le voyage commence.